Chaque Français dispose théoriquement d'un peu moins de la moitié d'un hectare pour satisfaire à ses besoins alimentaires. Ce chiffre découle de la division de la Surface Agricole Utile en France (29 Millions d'hectares) par la population (65 Millions d'habitants) par
Toute réflexion honnête sur la
démographie ne peut que commencer par là.
Sachant que moins d'un tiers
d'hectare suffit à donner une nourriture abondante et variée à un
être humain, nous avons donc un potentiel démographique durable
mais qui se restreint toutefois à l'urbanisation qui représente
déjà près de 15 % du territoire français en routes, parkings,
immeubles et autres joyeusetés de la vie moderne.
Plus de la moitié du territoire
est pour sa part utilisé dans les cultures agricoles. Les forêts
représentent 27 % du territoire et le reste se décompose entre les
étangs, les prairies, les landes et autres éléments naturels qui
disparaissent peu à peu sous le poids du béton.
En clair, pour bien faire, il
faut cesser l'artificialisation des sols autant que possible, et ne
plus croître démographiquement car une dernière clé de la gestion
d'un pays doit être considérée : nous ne produisons pas de
pétrole et nous n'en synthétiserons que très peu comparativement à
nos besoins actuels.
En revanche, nous avons la
capacité d'exporter beaucoup de céréales et autres denrées
agricoles, et c'est d'ailleurs ce qui a fait la richesse de la
France. Considérons en outre que la plupart des pays exportateurs de
pétrole ont des déficits de production agricole. Ce qui signifie
que si nous stabilisons la population et l'artificialisation des
sols, nous pourrons maintenir deux objectifs cruciaux : Le
premier étant notre indépendance alimentaire. Le second étant
notre capacité à échanger notre production contre d'autres
matières premières dans le monde.
L'enjeu démographique doit donc
se traduire dans l'esprit de chacun comme une question purement
alimentaire et économique.
Une fois cela expliqué, vient la
méthode politique pour stabiliser et même faire décroître tout
doucement la population. Si j'ai bien une solution à proposer, elle
n'est qu'une pensée globale et non chiffrée pour la bonne et simple
raison qu'il n'existe aucun travaux sur cette méthode de
décroissance démographique douce.
Expliquons d'abord le procédé
(qui n'a rien de totalitaire) et ensuite voyons les problèmes qui se
poseraient :
Tout d'abord, misons que le
modèle économique et social préconisé dans ce livre soit le bon
pour apporter du bien être à la population, ce qui générerait un ralentissement
naturel de la démographie. Aussi, faudra-t-il aller jusqu'au bout de
cet essai pour juger de la pertinence du modèle proposé.
Une fois cela dit, quel réel
levier technique incitatif s'offre à nous ?
L'allocation familiale à tout
point de vue !
Déjà, actons que les ménages
les plus fortunés ne la percevront plus. Si on a les moyens d'élever
un enfant, l'Etat peut bien faire l'économie de quelques
allocations, ce sera toujours cela de gagné dans le budget de la
Nation.
Ensuite, considérons le
versement de l'allocation non plus croissante en fonction du nombre
d'enfants, mais exactement l'inverse. Cela signifie qu'au premier
enfant né, un ménage toucherait une très forte allocation
familiale pour élever son enfant.
Je rappelle que cette allocation
n'est actuellement versée qu'à partir du second enfant né. Ce
serait donc non seulement un facteur de justice sociale pour les
ménages n'osant pas faire un premier enfant du fait de leurs faibles
revenus, mais en outre un facteur de baby boom immédiat.
Baby boom qui viendrait cependant
se réguler immédiatement avec le fait que l'allocation serait
réduite de moitié au second enfant né. Elle serait totalement
supprimée au troisième enfant né.
Actuellement, c'est près de 30
Milliards d'euros qui sont consacrés aux allocations familiales
chaque année. Nous conserverions ce chiffre pour remodeler la
distribution, environ un an après la promulgation de la loi. Cela
pour ne pas pénaliser les mamans qui étaient enceintes de leurs
second ou énième enfant entre temps. Évidemment, la loi ne serait
pas rétroactive, et tous les ménages qui bénéficiaient des
allocations sous l'ancien calcul continueraient de percevoir leurs
allocations de cette façon. C'est donc une loi qui commencerait à
démontrer ses résultats au bout d'une décennie au moins. Mais elle
amorcerait un processus.
Cependant, une telle loi serait
étudiée d'une certaine façon, car un premier problème s'y
opposerait : le vieillissement de la population.
En effet, la France a un tout
petit peu plus de la moitié de sa population en âge de travailler,
le reste étant trop jeune ou au contraire en âge de prendre sa
retraite. Si le taux de natalité chute entre 1 et 2 enfants par
femme, mécaniquement la population va vieillir. Il faudra donc
relancer de temps à autres la natalité par différents leviers :
Augmentation de l'allocation.
Subvention à plein du second
enfant.
Subvention pour le troisième
enfant.
Une relance de la natalité
devant être puissante, il est probable que ces mécanismes
incitatifs devront être relevés tous ensemble pour une périodicité
qui reste à calculer.
Ce qui signifie qu'il nous faut
disposer d'une étude statistique solide avant de présenter un
projet de loi en ce sens qui soit valable. Aussi, sera-t-il confié à
l'INSEE la charge d'étudier tous les modèles probables d'une telle
politique, afin de pouvoir « piloter » sur le long terme
la démographie en France. Un service sera d'ailleurs spécialement
chargé de suivre cette politique démographique pour mettre à jour
les modèles et coller au plus près année par année aux objectifs
de décroissance douce de la population et de relance de la natalité.
Il
y'a environ 6,8 Millions de bénéficiaires de l'allocation
familiale en France, pour un budget qui avoisine les 30
Milliards d'euros. Par ménage, cela signifie un potentiel de 4411
euros. C'est un chiffre qui est excessif à priori mais les données
brutes dont je dispose ne me permettent pas de savoir quel est le découpage
exact du budget consacré aux prestations familiales (versements
bruts, administrations, etc). Mais en sachant qu'un ménage ayant
deux enfants ne touche que 110 €, je considère que l'on peut
s'engager sur un découpage des subventions qui approcheraient assez
aisément les chiffres suivants :
800 € au premier enfant né
400 € au second enfant né
Étant entendu que l'allocation
ne se rajoute pas. En clair, le deuxième enfant ne permettra pas
d'obtenir 800 + 400 soit 1200 €. C'est encore une fois une
allocation décroissante, mais qui est très forte autant pour le
premier enfant que le second par rapport aux chiffres actuels.
Je précise encore une fois que
cette politique ne pourrait violer les règles des droits
fondamentaux humains et de la démocratie. Si un ménage souhaite
faire une ribambelle de marmots car il estime pouvoir les élever
sans aides de l'Etat, rien ne l'en empêchera, ni ne le pénalisera.
C'est un choix qui ne concerne que les parents.
En tout cas, je suis certain que
tous les jeunes couples qui me lisent et se demandent comment ils
pourraient élever un enfant avec autant de difficultés qui pèsent
sur leur vie, ne pourraient être que ravis. Il suffit simplement de
changer les règles pour cela.
Enfin, un dernier aspect de la
démographie est liée aux flux migratoires. C'est un problème que
j'aborderais un peu plus loin dans ce livre, mais qui au vu du
théâtre de guignol actuel entre ceux qui souhaitent ouvrir aux
quatre vents nos frontières et ceux qui souhaiteraient expulser tous
les immigrés déjà présents, il devient impossible de méditer
sereinement et objectivement à cette question. J'ai quelques
avis à formuler, mais qui à mon sens ne pourraient qu'être soumis
à référendum au vu des difficultés à pouvoir discuter sans tabous d'immigration du fait de certains amalgames véhiculés.
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